C’est l’histoire de deux montagnes qui se regardaient.
C’est l’histoire de l’eau qui embrassait la pierre.
C’est l’histoire du ciel qui rencontrait la terre.
C’est l’histoire du ciel qui rencontrait la terre.
Et moi je ne suis qu’une petite trace de fumée. Modeste. Sans prétention. Je m’accroche à la montagne comme un petit singe au ventre de sa mère et je ne peux que regarder dans le ciel le lent ballet de ceux qui sont plus grands que moi. ils évoluent avec élégance, faisant leur cours à leur dame de pierre, l’effleurant, la caressant, l’enlaçant, la serrant contre eux dans une étreinte dépourvue de force. Je les regarde et je sais que, moi, je ne pourrai jamais voler.
Pourtant, la jalousie ne m’atteint pas. Parce que, figée et permanente, j’intrigue. Je fascine. Je suis là et personne ne me voit. Et tout le monde m’observe. On me cherche. On me découvre. On m’ignore.
Je les entends passer au-dessus de moi. j’entends le bruit de leurs pas et je ris.
Je suis là et vous ne me voyez pas.
Et je les aperçois, petites fourmis trop égocentriques qui avancent avec hésitation sur la cicatrice de la montagne. Elles lèvent les yeux, ralentissent et s’arrête.
Je suis là et vous me voyez.
Je suis là et vous ne voyez que moi.
Je deviens le centre de votre attention. Vous rappelez à vous les souvenirs si flous que vous jugiez sans importance. Et, la prochaine fois que vous passerez au-dessus de moi, vous vous pencherez un peu par delà les barrières, vous franchirez un peu les limites. Juste pour me saluer.
Alors, non, je ne pourrais jamais voler, mais qu’importe : je suis la mendiante qui devient princesse. Et ma cours des miracles, je la dissimule en mon sein. Elle est peuplée d’artistes. D’idéaliste qui pensent que Dieu a usurpé mère nature. Leur vie et leur existence m’emplissent toute entière. Je suis leur royaume. Je suis leur refuge. Je suis l’univers de leur imagination, celui qui leur permet de flotter au-dessus du monde. Et leurs rêves résonnent en moi…
Je ne sais pas voler. Je ne suis qu’une traînée de fumée d’eau sur un pan de falaise, je ne côtoie pas les grands nuages.
En revanche, je crée du rêve.
Je suis la mendiante devenue princesse…
Never-trust-fish écrit ses rêves et en fait des maisons
